Gustave Flaubert
Né le : 12 décembre 1821 à Rouen
Décédé le : 8 mai 1880 à Croisset
Pavillon de l'hôtel-Dieu de Rouen où naquit Gustave Flaubert
Chambre de Gustave Flaubert
Fils d'un champenois devenu chirurgien en chef à l'hôtel-Dieu de rouen, Achille-Cléophas Flaubert, et d'une normande de vieille souche, Anne-Justine-Caroline Fleuriot Gustave Flaubert était le quatrième d'une famille de six enfants, dont trois seulement survécurent, l'aîné, Achille, le quatrième, Gustave, et une fille cadette, Caroline. Il fit ses études au collège de sa ville natale et ne s'y distingua point autrement que par un goût très prononcé pour l'histoire; reçu bachelier, il partit pour Paris et s'inscrivit à l'Ecole de droit. Une maladie assez grave l'obligea peu de temps après à regagner Rouen. Il ne cherchait, du reste que l'occasion de renoncer à ses études qu'il n'avait entreprises que sur les injonctions formelles de son père et qui lui inspiraient une véritable horreur. Dès cette époque, tout travail étranger à la littérature lui apparaissait comme une diminution; il lisait beaucoup, il écrivait davantage encore; mais sans rien achever...
Flaubert et Croisset
Le hameau de Croisset, étiré au bord de la Seine alors que le village (devenu ville) et son église se trouvent sur la colline, était tout à fait campagnard au milieu du XIXe siècle, mais il est devenu aujourd'hui une zone industrielle longée par le boulevard Flaubert qui le coupe du Fleuve. Il reste cependant adossé à la forêt de Canteleu qui, malgré son urbanisation importante à partir de 1950, se revendique comme la porte ouest de l'agglomération rouennaise et son poumon vert, avec la forêt qui couvre environ 70% du territoir de la commune.
Gustave Faubert est resté attaché toute sa vie à Croisset qu'il évoque avec affection dans une lettre écrite en Egypte en 1850: << là-bas sur un fleuve plus doux, moins antique j'ai quelque part une maison blanche dont les volets sont fermés, maintenant que je n'y suis pas >>, mais il n'en a pas laissé de descriptions particulières. Il y vécut presque constamment à partir de 1851, << mon vrai domicile, celui qui est habité le plus souvent >> dit-il dans une lettre à la princesse Mathilde en décembre 1865, même s'il conserva d'abord un domicile à Rouen, puis à Paris, 42, boulevard du Temple, où il passera quelques mois chaque hiver jusqu'en 1872. Il quittera aussi Croisset occupé par les Prussiens pendant l'hiver 1870-1871 en se repliant chez sa nièce à Rouen.
Il aimait le cadre paisible de cette Normandie campagnarde, rêvant en regardant les bateaux sur la Seine sur laquelle il canotait avec plaisir dans sa jeunesse, mais en vieillissant << presque jamais Flaubert ne quittait son cabinet de travail, n'aimant pas marcher >> note Maupassant dans ses souvenirs, cette << horreur de l'exercice >> est soulignée aussi par les Goncourt dans une de leurs remarques << Point de mouvement : il vit dans sa copie et dans son cabinet. Point de cheval, point de canot >>. Gustave Flaubert vivait sans éclat dans une sobriété relevée là encore par les Goncourt : << c'est un intérieur assez sévère, très bourgeois et un peu serré >>
La maison de campagne de Déville-les-Rouen fut détruite...
Flaubert travailla longuement à ses oeuvres dans cette maison de Croisset : on sait que les plus importantes sont le fruit de quatre ou cinq ans d'efforts incessants à la quête de la perfection stylistique, mais Croisset fut également le lieu de l'amitié partagée avec ses amis écrivains, mais aussi le lieu de relations plus personnelles (par exemple Elisa Schlésinger devenue veuve vint à Croisset en novembre 1871). Il y a écrit des milliers de lettres à de multiples correspondants (au premier rang desquels se trouve Louise Colet avec qui Gustave Flaubert eut une liaison longue, mais houleuse).
et rachetée par une entreprise. Le perron à cependant été conservé.
Voyageant de moins en moins, Flaubert mérita ainsi de plus en plus son surnom d'<< ermite de Croisset >>. Il était servi à la fin par une unique domestique, Julie, au service de la famille depuis 1825 et qui sert de modèle à la Félicité d'un coeur simple, l'un des Trois Contes de 1877 : c'est elle qui le trouva mourant au milieu de ses manuscrits le soir du 8 mai 1880 où l'emporta une attaque cérébrale.
Le destin de la maison
Seul vestige de la propriété de Croisset, où Flaubert écrivit toute son oeuvre et y reçu ses amis : Maupassant, George Sand, Louis Bouilhet, Edmond de Goncourt, Emile Zola etc.....La ville de Rouen en a fait un musée littéraire. On y trouve des portraits de famille , d'amis et des objets de son cabinet de travail.
Renseignements au : O2 35 71 28 82
La maison qui se dégradait, et que les propriétaires, les Commainville(la nièce de Gustave Flaubert et son mari) n'avaient plus les moyens d'entretenir fut vendue. Une société industrielle la racheta et la rasa pour bâtir une usine à pétrole qui fut transformée en une importante distillerie de 4000m2 qui fut à son tour détruite entre les deux guerres, et remplacé en 1949 par la centrale électrique de Dieppedalle.
Cloche du pavillon de Croisset
Le pavillon de jardin a été sauvé et acheté en 1905 par la société des amis de Flaubert : il a été donné à la ville de Rouen en 1906 pour y aménagé le petit musée où l'on peut voir un portrait de Gustave Flaubert, quelques feuilles manuscrites et quelques objets ayant appartenu au grand écrivain comme un encrier ou des pipes.
Ses oeuvres principales :
1857 : Mme de Bovary
1862 : Salammbô
1869 : l'Education sentimentale
1874 : La tentation d Saint Antoine
1877 : Trois contes
1881 : Bouvard et Péruchet
Il repose au cimetière Monumental de Rouen
L'enterrement de Gustave Flaubert
d'après Emile Zola (extrait)
... Encore s'explique-t-on que beaucoup aient hésité à venir de Paris[...] Mais ce qui est inexplicable, ce qui est impardonnable, c'est que Rouen, Rouen tout entier n'ait pas suivi le corps d'un de ses enfants illustres. On nous a répondu que les Rouennais, tous commerçants, se moquaient de la littérature.
Cependant il doit y avoir dans cette grande ville des professeurs, des avocats, de médecins(...), enfin des esprits cultivés qui avaient appris par les journaux la perte que venait de faire la littérature française.
Eh bien ! personne n'a bougé ; on n'aurait peut-être pas compté deux cents Rouennais dans le maigre cortège (...) Le long des quais puis le long de l'avenue que nous avons suivie, quelques groupes de bourgeois regardaient curieusement. Beaucoup ne savaient même pas quel était ce mort qui passait ; et, quand on leur nommait Flaubert, ils se rappelaient seulement le père et le frère du grand romancier, les deux médecins dont le nom est resté populaire dans la ville.
La vérité est que Flaubert, la veille de sa mort, était inconnu des quatre cinquièmes de Rouen et détesté de l'autre cinquième. Voilà la gloire.
...En bas, sur le port, lorsque hébétés de fatigue et de chagrin, Goncourt nous a ramenés, Daudet et moi, à l'hôtel où il était descendu, une musique militaire jouait un pas redoublé, près de la statue de Boiledieu. Les cafés étaient pleins, des bourgeois se promenaient, un air de fête épanouissait la ville [...]
Ah ! les tristesses des enterrements !
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