Son chant était tellement beau, qu'on le surnommait, Hector le coq ténor ! Il avait tout pour être heureux : - madame Poulette son épouse, Poussinet et Poussinette, formaient une famille unie.
Chaque matin, Hector, s'ébrouait un peu, tendait le cou, et juché sur son perchoir, lançait son hymne matinal : cocorico, cocorico, cocorico...Tout le village était fier, car on leur enviait Hector le coq ténor !
Mais un matin, alors qu'il se préparait comme de coutume, selon le rituel quotidien, à lancer son chant tant attendu, on entendit : cocoriquet, cocoriquet, cocoriquet... La basse-cour affolée, se précipita hors du poulailler, et ça caquetait à droite, et ça caquetait à gauche...
Que lui arrive-t-il ? Les canards cancanaient d'un air goguenard, car son "organe" suscitait bien des jalousies. Léon, le dindon était triste et avait le coeur plein d'émotion... Poules et poulets étaient horrifiés ! Même Jeannot le lapin dans son clapier, semblait consterné ! Madame Poulette, essayait de consoler Poussinet et Poussinette qui pleuraient, voyant leur papa sans voix - Il s'est enrhumé, leur disait Madame Poulette, mais ça va s'arranger.
Chaque jour, le pauvre Hector recommençait, espérant que son cocorico, allait comme tous les jours résonner aux alentours... Mais, il avait beau tendre le cou, secouer la tête, c'est un tout petit... cocoriquet, cocoriquet, cocoriquet, qui semblait dire : allez-vous coucher !
Tout le village était en émoi. L'histoire fut connue à la ronde... Mireille, l'abeille qui passait par-là, touchée par le désarroi de madame Poulette, de ses enfants et des villageois, s'envola précipitamment vers les ruches. C'est dans le plus grand secret, que se tint une conférence au sommet... et l'on pouvait entendre : bzzz, bzzz, bzzz...
Le lendemain, comme chaque matin, Hector qui n'avait jamais baissé les ailes, s'ébroua, se dressa sur ses ergots secoua la tête deux ou trois fois et lança son premier cocorico, cocorico,cocorico... Hector, le coq ténor avait retrouvé sa voix ! Sa voix qui valait de l'or. Hector voulut démontrer que son titre n'était pas usurpé, mais bien mérité, et son cocorico, cocorico, cocorico, cocorico... se prolongea et résonna dans le lointain... Le village n'en croyait pas ses oreilles.
Madame Poulette, Poussinet et Poussinette riaient et pleuraient de joie. La basse-cour était en émoi ! Ça caquetait, ça gloussait... Dans le pré à coté, les chevaux hennissaient, les brebis bêlaient. Quelle cacophonie mes amis !
Je crois bien que ce jour là, les villageois organisèrent une belle fiesta ! Ce que tous ignoraient, c'est que la nuit venu, Mireille l'abeille, suivit de toutes ses amies, déposèrent en silence, leur meilleur miel, sur le blé des gallinacés !
Mais....chuuuut, c'est un secret...
©Harmonia.Messidor