J'ai surfé sur le vent d'un l'oubli dérisoire
Quand la mer effaça la trace de tes pas.
Sur le sable trop blanc d'une ennui transitoire
Qui annonce le temps d'un obsédant trépas.
Chaque jour un peu plus s'efface ton visage
Mes doigts ont oublié le dessein de tes yeux
Passe le vent du soir et la nuit me ravage
Le ciel assassiné est noir et périlleux.
Plus de nuits enflammées où se tissaient les roses
D'un amour frémissant jusqu'au petit matin.
Les roses ne sont plus et plus d'apothéoses,
Un jour blafard et froid s'installe, clandestin,
Au mitan de ce lit aux ardeurs anciennes
Lorsque tu respirais les parfums de l'été.
De ma triste maison je ferme les persiennes
Un concerto de Bach meurt désorienté.
Je dérive sans fin vers de cruelles plages
Où ne résonne plus ton rire de vainqueur.
Mais à me souvenir de durs apprentissages
Enrayent ma mémoire et me percent le coeur.
Françoise Pitte