A l'arrivée du petit dernier, votre aîné n'a pas été très enthousiaste. Le temps passe et la situation ne s'amélirore pas. Bagarres, insultes... l'amour fraternel peine à s'installer. Que faire ?
Manque de reconnaissance
Une fraterie qui ne connait pas de querelles n'existe pas. Les disputes ont leur utilité : elles donnent l'occasion à l'enfant de se confronter à ses pairs. << Reste que lorsque les conflits entre frères et soeurs s'installent durablement et deviennent un mode relationnel à part entière, il faut chercher à savoir pourquoi >>, prévient Méline Bavot, pédopsychiatre.
Partager ses parents n'est certainement pas une choses facile. << Les enfants voient parfois leurs frères et soeurs comme des voleurs d'amour >>, souligne pour sa part Danielle Dalloz. En se bagarrant, ils cherchent à accaparer l'attention parentale de façon spectaculaire (en insultant, en se battant) parce qu'ils manquent de reconnaissance et n'arrivent pas à affirmer leurs personnalités autrement.
Agir
<< Dans ce cas, il faut agir et ne pas laisser la situation s'envenimer >>, explique Méline Bavot. Comment ? << Déjà, répond la psy, en interdisant fermement insultes et bagarres physiques au nom du respect de l'autre.
Ensuite il est important de centrer les raisons du conflit et d'en discuter calmement avec chaque enfant, le but étant de réinstaurer chez chacun la parole comme moyen de communication privilégiée. >>
Enfin, il faut savoir se questionner en tant que parent : pourquoi ces conflits incessants ? L'amour et l'attention que je leur donne sont-ils équitablement répartis ? Les rassurer sur la place unique qu'ils tiendront toujours dans le coeur des deux parents, et savoir de temps en temps passer des moments en tête à tête avec eux, permettra également de renforcer les liens >>, termine Méline Bavot.
Incompatibilité de caractères
Mais, si malgré tout les conflits perdurent ? << Il arrive que, par incompatibilité de caractères, certains enfants ne s'entendent vraiment pas >>, constate et reconnait Simon Lacombes, psychologue clinicien. Ces mmésententes << naturelles >> peuvent aussi être liées au sexe et à l'âge : << Les garçons sont généralement plus agresifs entre eux et moins la différence d'âge est importante, plus les comparaisons, conflits d'intérêt et jalousies sont fréquents... >>
Agir
Tout en maintenant les règles et les interdits stricts, il est ici essentiel de ne pas chercher à tout prix la réconciliation et l'harmonie au sein de la fraterie. Selon Simon Lacombes, face à une incompatibilité de caractères, même temporaires, il est important que chaque enfant << puisse disposer de son espace vital (une chambre, une partie du salon), qui représentera un territoire qui n'appartiendra qu'à lui et au sein duquel il ne pourra jouer qu'avec ses jouets >>
Selon Méline Bavot, ce cloisonnement de l'espace doit être accompagné d'un discours clair : << Tu as le droit de ne pas t'endendre avec ton frère, en revanche c'est interdit de l'embêter et/ou de le frapper. >>
Enfin, quand il y a conflit et que les enfants en viennent aux mains, il ne faut pas hésiter à opter pour des punitions collectives qui favorisent l'entraide - faire le ménage - et valorisent la solidarité er la coopération.
3 Attitudes à Bannir
Les phrases qui perturbent l'équilibre affectif de l'un
- : << Qu'est-ce que tu es gourde ! >> et gonflent à l'excès de l'autre :
<< Tu es un gênie... >>
- Les moqueries.
- Les injonctions qui prennent les frères et soeur en exemple : << Arrête de jouer à l'ordinateur ! A ton âge, ton frère était toujours dehors, lui ! >>
- Même si les parents sont de mieux en mieux informés sur l'attitude à adopter face aux problèmes de leurs enfants, il est parfois utile de se remémorer les conseils des professionnels, afin de ne pas commettre des erreurs, parfois, lourdes de conséquences...
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