La mer sous les étoiles dort, et l'on entend
Que l'haleine du ciel aux herbes du rivage ;
Une douce lueur à travers la nuit nage
Et glisse en flottant.
Je me suis détourné vers l'ombre. J'aime autant
Que le calme des nuits dont la paix me soulage
La fièvre qui tressaille à revoir ton visage,
O toi vers qui l'orgueil de mon rêve s'étend !
L'aube naîtra bientôt.Je le sais. Mais qu'importe ?
Toi seule es pour moi l'aurore et le jour, en sorte
Que le soleil le plus glorieux sur la mer
Peut brûler triomphal de tous ses feux en fête
Toute ténèbre sur moi s'amasse et s'entête :
Le monde où tu n'es pas, est laid, triste, désert.
André Fontainas